
Les maires de Féy
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Le village s’appelle Féy depuis la fin du XVIIIème siècle. Il est attaché au canton de Corny (1790). Il est passé dans celui d’Augny par l’organisation territoriale de l’an VII (Directoire – 1799). En 1802, le village est rattaché au canton de Verny. L’administration lui annexe les fermes de Sommy et de la Valaine ainsi que la tuilerie.
Source : Bouteiller – Dictionnaire topographique ancien du département de la Moselle
Féy suit le sort de la ville de Metz. Après la chute de l’empire romain, Metz devient terre du Saint empire romain germanique, incorporé au royaume de France en 1552.
Le village faisait partie du secteur L’isle (ou entre deux eaux) du pays messin Ce secteur regroupait 13 villages au sud de Metz entre Seille et Moselle (Montigny, Jouy, Augny, Marieulles …). Jusqu’à la révolution, les terres appartenaient au chapitre de la cathédrale Saint Etienne de Metz.
Parti d’azur au hêtre arraché d’or et de gueules au dextrochère de carnation, vêtu d’azur, mouvant d’un nuage d’argent tenant une épée du même garnie d’or, accostée de deux cailloux du même.
Dextrochère : en héraldique, un dextrochère est un bras droit représenté plus ou moins vêtu, tenant le plus souvent une épée. La partie gauche du blason représente le hêtre. A droite, l’épée haute accostée de deux cailloux d’or sont des armoiries des communes dépendantes du Chapitre de la Cathédrale de Metz. On retrouve la même partie du blason sur les armoiries des communes de de Achatel, Foville, Jury, Mécleuves et Pontoy. Pourquoi l’épée ? Les patrons du chapitre sont Saint Paul, décapité à Rome vers 64 (l’épée) et Saint Etienne, lapidé à Jérusalem vers 35 (les deux cailloux).
Au plan religieux, Féy faisait partie de la paroisse d’Augny jusqu’en 1839. Une vieille petite église, située dans le cimetière actuel, servait de lieu de culte, annexe d‘Augny.
Document : Erection de Féy en paroisse autonome ou « succursale » en 1839.
« Jacques François Besson (95ème évêque de Metz de 1824 à 1842), par la miséricorde de Dieu et la grâce du Siège apostolique, évêque de Metz, à tous ceux que les présentes verront, salut et bénédiction en notre Seigneur.
VU notre état de présentation en date du 7 novembre 1838, relatif à l’établissement d’une succursale dans la commune de Féy, canton de Verny, de notre diocèse,
VU l’ordonnance royale du 30 janvier 1839, qui agrée notre proposition,
NOUS, évêque de Metz le Saint nom de Dieu, invoqué, de l’avis de notre conseil, avons érigé et érigeons, en ce qui concerne, pour qu’elle jouisse de tous les privilèges attachés à ce titre, et la séparons de l’Eglise succursale d’Augny, à laquelle elle a appartenu jusqu’à ce jour,
Assignons à la nouvelle succursale le territoire de la commune de Féy pour circonscription paroissiale,
NOUS nous réservons de nommer pour la desservir suivant le droit qui nous appartient en qualité de premier Pasteur du Diocèse, tel Prêtre digne et capable que nous jugerons convenir à cette place,
ORDONNONS qu’un Conseil de Fabrique soit formé dans ladite Eglise, conformément au décret du 30 décembre 1809.
Et sera notre présente Ordonnance notifiée au sieur Archiprêtre de Pournoy-la-Grasse et au Desservant d’Augny, afin que chacun n’en ignore et la transcrive sur le registre des Délibérations du Conseil de Fabrique de ladite Eglise, dès que le Conseil aura été organisé.
DONNE à Metz, sous notre seing et le sceau de nos armes et contreseing de notre Secrétaire de l’Evêché, l’an de grâce 1839, le 12 février ;Signé : Jacques François, Evêque de Metz
Marty, Secrétaire
(Extrait du registre des délibérations, folio 2, année 1839)
La première pierre d’une nouvelle église a été posée et bénie en 1859 par Monseigneur Paul Georges Marie Dupont-Des-Loges, évêque de Metz. La famille messine Piquemal a contribué financièrement à sa construction. Dans l’entrée de l’église, une longue épitaphe rappelle la générosité de cette famille.
Les habitants ont le privilège d’être affublés d’un sobriquet en patois : « piat féyou, grand blagou » qui signifie piètres faiseurs mais grands blagueurs !
Le village d’origine de Féy était un village tas (par opposition au village rue). Il s’est développé en cercle autour de la maison seigneuriale dont il ne reste aujourd’hui que les dépendances (Castel Féy). C’est la structure traditionnelle des villages de vignerons des côtes de Moselle. Les registres de la paroisse confirment qu’aux XVIème et XVIIème siècles le village était essentiellement peuplé de vignerons.
Au pourtour du village, les habitations et les fermes se prolongent par des jardins souvent clos qui assurent la transition vers les espaces agricoles.
Le sous-sol argileux de la commune permet la création d’une tuilerie, déjà présente sur les cartes des Naudin ou de Cassini, qui complète son activité essentiellement agricole. L’extraction des terres nécessaires à la tuilerie se faisait à l’endroit de l’actuel lotissement des Balency, comblé après la guerre par les décombres du village. L’activité de la tuilerie s’est arrêtée en 1929 pour se substituer à une activité agricole. Le ferme, reconstruite après-guerre, est devenue l’hôtel restaurant Les Tuileries en 1992.
Féy est donc au XIXème siècle un village essentiellement viticole et agricole. Il comptait 260 habitants en 1817, 270 en 1844 puis 337 en 1852. A noter qu’une épidémie de choléra a durement touché la commune en 1832. Entre le 9 août et le 20 septembre, 57 habitants sont décédés de cette maladie. Une stèle dans le cimetière rappelle leur décès.
En 1871, à la suite du traité de Francfort qui mit fin à la guerre franco-allemande, l’actuel département de la Moselle fut annexé par l’Empire allemand et intégré au territoire impérial d’Alsace-Lorraine. Féy devint alors une localité allemande sous le nom de Buch-In-Lothringen (1871-1918).
Féy redevint française en 1918 à l’issue de la Première Guerre mondiale. Sa population était retombée à 236 habitants.
Témoignage : la vie à Féy avant la guerre
« M. Heymes, l’instituteur, nous a laissé le souvenir d’un homme très exigeant. Pour aller passer les épreuves du Certificat d’Etudes, les élèves partaient en carriole tirée par un cheval jusqu’à la gare de Coin-lès-Cuvry. De là, ils prenaient le train jusqu’à Verny où avaient lieu les épreuves.
Les enfants sortant de l’école à midi, allaient chercher des bonbons chez Hortense Bauer, l’épicerie qui se situait à l’emplacement des boites aux lettres, devant chez Mme Fisher, 15 rue de l’Abbé Marchal ; une épicerie qui empiétait largement sur la route actuelle. Mais Mme Hortense n’était pas toujours contente d’être dérangée à l’heure du repas.
Les messieurs se retrouvaient souvent au café Ruze dont l’emplacement se situait sur la place actuelle. Là se trouvait un jeu de quilles dans la grange et c’était là aussi que l’on portait les fruits ramassés en grand nombre à l’époque, que Jules Matthieu, mari de la Mentine (Clémentine) pesait.
Les fraises, cultivées surtout sur les coteaux de Sommy, étaient à l’époque une grande culture. Les producteurs faisaient venir des polonaises et des sarroises pour la cueillette. Puis les fruits étaient portés à la distillerie chez Maurice Antoine (actuellement chez M. Ferrera).
Il y avait aussi la régie à la place de l’actuel monument aux morts, tenue par les familles Maringer – Massinet, grands-parents et parents des familles Conrard, Grosclaude et Garcia.
A la place de la maison de M. et Mme Clausse, rue du château d’eau, se tenait le café de Mme Hélène Ott.
Les chaussures et toutes pièces de cuir étaient réparées chez M. Jalvé (actuellement la maison Favier).
Qui s’occupait de ferrer les chevaux et de cercler les roues de carrioles ou des chars à bancs ? Les parents de Mme Poinsignon, rue de la forge. D’ailleurs, M. Villers était aussi maire pendant la guerre.
Qui fabriquait et réparait les tonneaux pour mettre le vin des vignes des coteaux ? M. Charles Lehair.
Qui nous communiquait les informations communales au tambour ? M. Pillot, père.
Qui a été au lavoir ? Mme Schenke est la seule d’entre nous à s’en souvenir.
On ne parlait pas beaucoup de chômage à l’époque ! Tout le monde vivait de ses lopins de terre ou vivait de ses fruits, de ses légumes, de volailles et de lapins.
Où se faisaient les couarails ? Dans la rue principale ! On sortait bancs et chaises le long de cette rue.
…
Ce qui était attendu avec impatience, c’était la fête du village, pour la fête de Saint Pierre aux Liens, le premier dimanche d’août.
On dressait une estrade en bois entourée de branchages ou d’arbustes et tout le monde dansait.
Les enfants venaient chercher leurs bonbons auprès de M. Thill de Mardigny.
…
Le meilleur souvenir de ces temps heureux ? C’était de parler, de se rencontrer.
Bulletin rencontres Fagiennes – date indéterminée
Le village fut de nouveau annexé par l’Allemagne en 1940. Durant cette seconde annexion de la Moselle, Féy pris le nom de Buchen-Bei-Metz (1940-1944).
Comme d’autres, les habitants du village furent expulsés en septembre 1940 par la politique de germanisation pratiquée par l’occupant en Alsace-Moselle. Les habitants de Féy furent déplacés à Bersac en Haute-Vienne. Sur 207 habitants en 1939, 192 furent expulsés.
La bataille pour la libération de Metz (septembre-novembre 1944) fut fatale. Située sur la ligne de front, à proximité des forts Sommy et Saint Blaise, les bombardements et les combats détruisent le village à 95%. La France reprend possession du village ruiné le 20 novembre 1944.
Il y avait 70 maisons en 1939, 51 furent entièrement détruites et 19 endommagées. Au milieu des décombres, seuls trois bâtiments anciens subsistent :
Par décision du 1er juillet 1948, le secrétaire d’Etat aux Forces Armées, Max Lejeune a cité la commune de Féy et lui a attribué la Croix de Guerre avec Etoile d’Argent.
Citation à l’ordre de la Division
« Aux trois quarts détruite par les bombardements et les combats acharnés qui ont été livrés sur son territoire, Féy, dont la population a été expulsée presque en totalité, a supporté toutes ses épreuves avec un courage admirable.
Par ses sacrifices, son attachement à la France, Féy s’est acquis des droits à la reconnaissance du pays. »
La remise de la Croix de Guerre a donné lieu à une importante cérémonie le 12 décembre 1948.
Le village a été reconstruit entièrement dans les années 50. Il n’a pas conservé sa configuration ancienne issue de l’histoire. La reconfiguration du village est l’œuvre d’un architecte de la reconstruction : Eugène Brégand.
Il a voulu une configuration moderne et rationnelle. Le nouveau centre du village est constitué par une grande place au fond de laquelle l’église a été reconstruite sur les fondations de l’ancienne.
Les bâtiments de la reconstruction se composent :
Depuis la reconstruction jusqu’aux années 70 le village se développe par de nouvelles constructions diffuses le long de la départementale et la rue principale (rue de l’école).
Le 16 décembre 1972, la partie au sud de Metz de l’A31 a été inaugurée dévoilant ainsi la 1ère sortie au nom du village de Féy. Cela a tiré la commune de l’anonymat et accru son intérêt résidentiel. Cette date marque le début de l’extension pavillonnaire.
Un lotissement de 63 pavillons voit le jour sur le site de l’ancienne tuilerie. Il conduira au doublement de la population locale. Depuis, la multiplication de lotissements a définitivement transformé cet ancien village rural en village résidentiel de l’agglomération messine.
Dernière mise à jour le 22.07.2025