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Patrimoine

L’église Saint Pierre aux Liens

L’église de Féy porte le nom de Saint Pierre, 1er apôtre du Christ. Arrêté en 43, il fut emprisonné et enchainé. La veille de son exécution il fut libéré par un ange et délivré de ses chaines.

 

Eglise Saint Pierre-aux-Liens

Les origines

 

L’église Saint Pierre-Aux-Liens a été construite en 1859 grâce à une contribution de la famille Piquemal. Dans l’entrée de l’église, une longue épitaphe le rappelle. L’église suit l’orientation traditionnelle Est-Ouest. De style néo-classique, elle dominait les maisons anciennes du village. Elle comprenait une grande nef flanquée d’une abside, le tout couvert d’une grande toiture en ardoise et d’un haut clocher qui avait la réputation d’être visible depuis Metz.

La façade du XIXème siècle rappelait celle de la basilique St Vincent de Metz, paroisse messine de la famille Piquemal. Cette même famille fit construire en 1854, et en mémoire de leur fille Anne-Constance morte en 1842, l’orphelinat Ste Constance de Metz.

Le nom donné au parvis de l’église de Féy rappelle le souvenir de la famille Piquemal et de leur fille Constance.

L’église détruite puis reconstruite

L’église a été entièrement détruite lors des combats de 1944. Elle fut reconstruite après la guerre sur les anciennes fondations. Il fallut de nombreuses années, de 1947 à 1959, de tractations et travaux, pour édifier l’église actuelle. La bénédiction a eu lieu le 7 juin 1959. Le clocher a été terminé le 23 octobre 1960.

De l’ancienne église, plusieurs éléments historiques ont été conservés et mis en valeur :

Piéta du XV ème siècle

Bas-relief du XVIème siècle

 

A l’entrée, à droite, au-dessus du confessionnal, se trouve un très beau bas-relief (sculpture adhérant au mur) du XVIème siècle. Son origine est incertaine, peut-être de l’église St Laurent de Pont-à-Mousson. Il aurait été trouvé dans un fossé après la révolution.

L’inscription INRI, Jésus de Nazareth Roi des Juifs, y est sculptée en trois langues, ce qui est rare : en latin, langue de l’occupant romain, en grec, langue parlée dans tout l’empire romain, et en hébreu, langue de Palestine.

A gauche, au pied de la croix, Marie Madeleine porte sur son bras droit l’inscription MAGDALA. Magdala était une petite cité du lac de Tibériade ou mer de Galilée. Lieu de naissance de Marie, la pécheresse convertie par Jésus, cette cité a ajouté son nom au prénom de Marie. Magdala a donné Madeleine.

A droite de la croix, le chanoine donateur du bas-relief, avec, sur le bras gauche, son amusse, sorte de cape-fourrure pour protéger du froid au Moyen-Age.

L’écoulement du sang aux plis des mains, pieds et poitrine, se devine mais n’est plus visible.

Piéta du XVème siècle

 

A gauche de l’entrée, une petite niche accueille une « piétà » de la fin du XVème siècle. Marie tient sur ses genoux le corps inanimé de son fils Jésus.

C’est à partir de ce siècle que les chrétiens éprouvés par les épidémies et les guerres multiplient ces vierges de pitié, en italien « piétà ».

La plus célèbre se trouve à St Pierre de Rome, sculptée par Michel Ange.

De petite taille, la piétà de Féy, remarquable de réalisme et de simplicité, invite à la paix.

Trois statues du XIXème siècle

St Roch avec son chien. Né vers 1295 à Montpellier, Roch se fait pèlerin après la mort de ses parents vers 1315/1320. Dans les villes d’Italie où sévit la peste, Roch se fait guérisseur, contracte lui-même la maladie (voir une plaie à l’aine, le bubon). Réfugié dans une cabane, il est nourri quotidiennement par un chien. De retour à Montpellier, Roch est jeté en prison où il meurt vers 1327. Roch est invoqué depuis le XVème siècle contre les maladies contagieuses.

Dans la niche de l’autel, à gauche, Marie et son enfant en bois sculpté. La petite sphère que tient l’enfant signifie la royauté du Christ sur l’univers.

En bois sculpté également, dans la niche de l’autel latéral droit, la statue de St Pierre aux Liens, patron de la paroisse.

Les vitraux

Les vitraux sont de Gabriel Loire. Ce maitre verrier est le grand père d’une habitante de Féy, Mme Bompard. Il est décédé en 1994 à l’âge de 92 ans.

C’est en 1946 que Gabriel Loire a l’audace de travailler un matériau nouveau : la dalle de verre. Sertie dans du béton, et non dans le plomb, la dalle s’adapte parfaitement aux édifices en ciment armé. Son épaisseur de 2 cm lui donne une puissance de coloration bien supérieure à celle du verre traditionnel, épais de 2 à 3 mm seulement, et lui permet d’être taillé, éclaté sur les côtés.
« Chaque morceau de verre est ainsi transformé en joyau, que la lumière va accrocher différemment selon la position du soleil … ce qui produit un effet d’ombre et de lumière ». Gabriel Loire

Dernière mise à jour le 22.07.2025